Vous pensez la pratique de l’hygiène naturelle infantile (HNI) marginale ? C’est le cas en France, mais elle est beaucoup plus répandue dans d’autres endroits du globe. Voici 5 pratiques différentes de l’HNI à travers le monde.
En Chine : l’HNI est une tradition millénaire
Qui n’a jamais entendu parler du pantalon fendu des bébés chinois ? Encore de nos jours, on croise très souvent des enfants avec ces pantalons, dont la couture centrale est remplacée par deux pans croisés. Ainsi, lorsque l’enfant se baisse pour faire ses besoins, il a tout de suite les fesses à l’air. Il n’y a plus qu’à le porter au-dessus d’un récipient ou d’un carré d’herbe. Il n’est pas rare de voir un parent soutenir son enfant directement au-dessus du caniveau ! Le pantalon chinois ou fendu est considéré comme plus hygiénique et économique.
Avec l’arrivée de la modernité, force est de constater que cette pratique est en baisse. Les couches jetables remplacent les pantalons fendus dans les grandes villes. Ils sont moins à la mode. Mais là où les grands-parents gardent leurs petits-enfants, la pratique de l’hygiène naturelle infantile perdure. Et les jeunes parents sont souvent amenés à reconnaître que leurs petits bouts ont moins de problèmes d’érythèmes fessiers lorsqu’ils ne portent pas de couches jetables.
États-Unis : la preuve que HNI et modernité peuvent aller de pair
Outre-Atlantique, on parle d’Elimination Communication (EC). Deux femmes pionnières en la matière, Ingrid Bauer et Laurie Boucke, ont mis cette pratique au goût du jour. L’HNI a connu un fort engouement, au point que des associations et des boutiques spécifiques HNI ont été créées. Au début du XXIe siècle, Ingrid Bauer et Laurie Boucke publient chacune un livre, référents encore aujourd’hui.
Un mouvement est lancé : DiaperFreeBaby. Comme la Leche League (soutien à l’allaitement) cette association dispose de personnes ressources qui répondent aux interrogations des jeunes parents et des professionnels de la petite enfance.
Bébés inuits nus contre leurs mères
Cela peut paraître complètement insensé, et surtout ingérable. Mais les mères inuits portent traditionnellement leurs enfants nus, sur leurs dos. Ils sont placés dans l’amauti, sorte de grande capuche. Ainsi placé en peau-à-peau, le bébé n’a pas froid. En contact direct, la mère apprend rapidement à reconnaître les mouvements lorsque son enfant a besoin d’uriner ou de déféquer.
Au moment opportun, elle lui met un bonnet et une couverture, et lui propose de se soulager. Et en cas d’impossibilité de répondre à son besoin d’élimination, la mère confectionne un tapis en matières naturelles (lichens ou peau animale) pour absorber les éventuelles fuites.
Afrique : des pratiques variables de l’HNI
Sur le continent africain, selon l’endroit, la relation des parents avec leurs enfants est variable en ce qui concerne la communication des besoins.
Au Sénégal, aucun enfant ne porte de couche. Tout l’entourage de l’enfant peut l’aider à éliminer, aussi bien les parents, que les frères et sœurs ou la nounou. Il n’y a pas une réelle culture de l’HNI. Simplement, c’est un geste naturel, qui s’apprend en observant. Comme il n’existe parfois pas certains concepts occidentaux, qui permettent de réintroduire des notions oubliées ou perdues, il n’y a pas de mot pour désigner l’hygiène naturelle infantile au Sénégal.
En revanche, au Burkina Faso, les enfants portent des couches « lavables », confectionnées à partir de vieux vêtements (pour les langes) et de culottes basiques. Elles sont très peu absorbantes. Les enfants se soulagent régulièrement sur leurs parents, mais cela ne dérange pas ces derniers. Toujours en contact étroit, ils nettoient rapidement les petites fesses et les accidents, avant de passer à autre chose. Cela n’affecte en rien leur quotidien.
République Tchèque et Autriche : tout peut changer grâce à la volonté d’une seule personne
Bora Berlinger a trois enfants. Elle découvre l’hygiène naturelle infantile en menant des recherches sur les couches lavables. Cette nouveauté lui change sa vision du maternage. Aujourd’hui, elle a lancé sa propre boutique dédiée à l’HNI. Elle a lancé la dynamique en Autriche, mais également en République Tchèque, en proposant du contenu sur l’HNI en tchèque, sa langue maternelle. Le bouche-à-oreille fonctionne tellement bien, que des familles pratiquent également en Slovaquie grâce à ses conseils.
Vous pouvez retrouver différents témoignages sur l’HNI à travers le monde dans le livre de Carine Phung, Conseils et astuces pour élever son enfant sans couches ou presque (éditions Le Souffle d’Or, 2009). Et vous, avez-vous connaissance d’autres pratiques de l’HNI dans le monde ?